Vladimir Poutine a assuré mercredi que son homologue américain Joe Biden était plus « prévisible » pour Moscou que son rival Donald Trump, mais que la Russie était prête à « travailler » avec le vainqueur de la présidentielle aux États-Unis, quel qu’il soit.
Interrogé par un journaliste pour savoir quel président serait meilleur pour la Russie, M. Poutine a répondu : « Biden, c’est une personne plus expérimentée. Il est prévisible, c’est un politicien à l’ancienne ».
Le président russe s’est pour autant refusé de commenter les débats aux États-Unis sur l’âge de M. Biden.
« Lorsque j’ai rencontré M. Biden en Suisse, c’était il y a trois ans, il est vrai, on parlait déjà de son incapacité, mais je n’ai rien vu de tel », a-t-il dit.
« Ce que nous devons examiner, c’est la position politique et la position de l’administration [américaine] actuelle est extrêmement néfaste et erronée », a ajouté M. Poutine.
Moscou « travaillera avec n’importe quel dirigeant américain en qui le peuple américain aura confiance », a-t-il encore affirmé.
La campagne pour la présidentielle aux États-Unis a été secouée la semaine dernière par des commentaires dévastateurs d’un magistrat sur la mémoire défaillante du président américain, âgé de 81 ans. Ce constat a été rejeté par le camp de Joe Biden.
L’ex-président républicain Donald Trump a été accusé ces dernières années de faire le jeu de la Russie. Il a suscité l’indignation des Européens en menaçant récemment d’encourager la Russie à s’en prendre aux pays de l’OTAN dont les dépenses de défense sont jugées insuffisantes.
Le président russe Vladimir Poutine s’est dit mercredi reconnaissant au présentateur américain Tucker Carlson pour son entrevue très regardée et son rôle « d’intermédiaire » avec les Occidentaux.
« Puisque nous ne sommes pas en mesure d’avoir un dialogue direct aujourd’hui […] nous devrions être reconnaissants à M. Carlson de pouvoir le faire par son intermédiaire », a déclaré M. Poutine, interrogé par un journaliste et dans des propos diffusés par le Kremlin.
M. Poutine s’est toutefois dit « pas pleinement satisfait » par cette longue entrevue, la première qu’il a accordée à un journaliste occidental depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, diffusée la semaine et regardée plus de 200 millions de fois sur X.
Le président russe a dit qu’il s’attendait à un comportement « agressif » et des « questions difficiles » de l’ex-animateur vedette de Fox News. « J’étais non seulement préparé à cela, mais je le souhaitais, car cela me donnerait l’occasion de répondre de la même manière », a dit M. Poutine.
Or, M. Carlson a « essayé de m’interrompre à plusieurs reprises, mais de façon surprenante », a poursuivi le président russe, qui a néanmoins vanté la « patience » du journaliste conservateur américain, qui a notamment écouté une longue leçon d’histoire très subjective de Vladimir Poutine lors de cet entretien.
« Mais il y allait fort, à sa manière. Selon son plan », a encore affirmé M. Poutine, qui s’est par ailleurs plaint que ses propos aient ensuite été « déformés » en Occident.
Dans ce message de plus de deux heures à l’adresse des Américains et Européens, M. Poutine a notamment assuré qu’une défaite de la Russie en Ukraine était « impossible » tout en se disant prêt à un « dialogue » avec les Occidentaux. [AFP]